Porté par sa jeunesse bouillonnante, après avoir recueilli ses premiers succès avec sa Ballade pour le rachat de la maison de Pierre Corneille, écrit plusieurs pièces de théâtre, fondé une revue et publié un recueil de poèmes, il fonda le Théâtre d'art régional normand (1908). Il avait vingt-deux ans. Puis, gagnant Paris, il devint journaliste, éditeur de musique, et critique dramatique.
En 1920, pour y présenter les tout nouveaux Ballets Suédois, il prit la direction des Théâtres des Champs-Élysées (Grand Théâtre et Comédie Montaigne) où, très vite, il affirma ses qualités d'organisateur et de protecteur d'un théâtre dont l’exigence de qualité et de modernité marqua toute sa carrière.
La même année (1922), il installa Georges Pitoëff à la Comédie-Montaigne et engagea Louis Jouvet en qualité de directeur technique de ses deux salles. Toutes les expressions de l’art pictural, des plus traditionnelles aux plus hardies, se retrouvèrent sur les plateaux des Champs-Élysées : Pablo Picasso, Picabia, Salvador Dali, Fernand Léger accompagnaient les ballets les plus audacieux, les opéras les plus nouveaux. La programmation de la Comédie des Champs-Élysées, puis celle du Studio, d’abord galerie de peinture, devenu sous sa direction Théâtre d'Art et d’Essai, n’était pas moins exceptionnelle. De 1920 à 1925, le complexe théâtral de l’avenue Montaigne constitua le foyer international des arts modernes où les vedettes du monde entier venaient chercher leur consécration.
Passionné de journalisme, il fonda les magazines Monsieur, La Danse et reprit la direction de Comœdia illustrée et de Paris-Journal.
Mais ces audaces, qui firent pendant cinq ans le bonheur des amateurs de spectacles de toutes nationalités, Jacques Hébertot allait les payer de quinze ans de purgatoire.
Ruiné par tant de faste, il quitta les Théâtres des Champs-Élysées, avant de prendre en la direction du Théâtre des Mathurins (1936), puis du Théâtre de l'Œuvre (1938), enfin du Théâtre des Arts (1940), boulevard des Batignolles, qu’il rebaptisa Théâtre Hébertot et qui porte toujours son nom. Il y présenta la plupart des œuvres marquantes des années 40 à 70, en privilégiant les grands textes ; il encouragea ainsi la création d'œuvres de Jules Romains, Pirandello, Giraudoux, Claudel, Camus, Cocteau, Mauriac, Bernanos, Montherlant, Maulnier, Malraux,...