De son côté, Ernest s’illustra durant quarante ans sur les planches du Théâtre Français, et fut le précurseur du monologue, ancêtre de l’actuel one-man-show, qu’il interprétait seul dans les salons privés.
Leur célébrité, en particulier celle de Constant, leur permit de fréquenter les hommes d’Etat et souverains européens. Elu, en 1900, à la tête de l'Association des Artistes Dramatiques, en 1900, la même année, Clément Maurice (1853-1933) l’immortalisa sur la pellicule dans la tirade du duel de Cyrano de Bergerac. Il s’agit rien moins que du premier film sonore en couleur de l’histoire du cinéma:
Tous deux philanthropes, mais chacun à sa manière, les frères Coquelin se donnèrent au service des autres
Constant, en mettant tout en œuvre pour la création d’une maison de retraite pour artistes à Couilly-Pont-aux-Dames (Maison de retraite des artistes dramatiques), Ernest, en prenant part, durant toute sa carrière, à de nombreuses représentations caritatives, notamment à Boulogne, ou en léguant une partie de sa fortune à sa ville natale.
Comme inséparables, tous deux s’éteignirent au début de l’année 1909 plongeant le monde du théâtre dans un grand deuil.
Constant Coquelin, devenu l’un des comédiens les plus notoires de son temps, mourut dans la maison qu’il habitait dans le parc de la Maison de retraite de Couilly. C’est dans ce même parc qu’il avait souhaité reposer. Après ses obsèques, en présence de nombreux représentants de l’État du monde du spectacle parisien et d’une foule d’anonymes, il fut d’abord inhumé dans cimetière de la commune, le temps que soit érigée sa tombe définitive qu’il rejoignit le 2 novembre 1909, jour de son inauguration.
L’architecte et peintre René Binet (1866-1911) dessina le monument, dont l’intérieur est ceinturé par un banc de pierre, au milieu duquel est placée une pierre tumulaire qui porte le buste de l’artiste réalisé par le sculpteur Auguste Maillard (1864-1944) sous lequel on peut lire, en guise d’épitaphe, une phrase prononcée par Edmond Rostand au cours de son éloge funèbre : « Qu’il dorme dans son beau jardin. Ses vieux comédiens veillent sur lui ».
Avec lui repose son fils, Jean.