Hélas pour elle, mais heureusement pour Henri et, probablement la France, elle accoucha d’un enfant mort né, et Henri épousa Marie de Médicis.
Cependant, Henriette s’accrochant à sa promesse écrite, qui fut à l’origine de plusieurs complots, ne cessa de tyranniser le roi sur le sujet, et d’intriguer, toujours suivie, si ce n’est précédée, par sa famille. Car Henriette, tout en s’alliant parfois avec la reine pour évincer les rivales de ce ménage à trois, ne désespérait pas de mettre son fils sur le trône à la place du dauphin !
Le père et le frère furent en premier condamnés à mort. Puis, le père, en tant que grand-père de bâtards royaux, fut gracié et le frère resta douze ans à la Bastille avant d’être libéré sous Louis XIII.
Quant à Henriette, Henri se contenta d’une lettre demandant son absolution. Leur liaison se poursuivit, mais Henriette partageait désormais les faveurs du roi avec des damoiselles bien plus jeunes dont Jacqueline de Bueil, sa remplaçante officielle.
En 1608, Henri décida de rompre définitivement cette relation aussi exténuante qu’encombrante. Elle traîna encore jusqu’à ce jour de 1609 où, menaçant une fois de plus de se retirer à Verneuil, Henri IV la laissa partir sur ces mots amers : « Faites comme il vous plaira! Votre ingratitude a définitivement accablé ma passion ».
Le roi avait enfin ouvert les yeux sur « la méchanceté, la sécheresse de cœur et la cupidité de cette fille démoniaque » qui finit ses jours en s’empiffrant et devint « si grosse qu’elle en était monstrueuse ».
Mais où fut-elle inhumée ? Sa tombe existe-t-elle encore quelque part ? Peut-être qu’à force de déterrer des tonnes d’archives, on arriverait à trouver des indices sérieux.
On lit parfois qu’elle mourut à Paris, sans plus de précision. Mais est-ce certain ? « La pimbêche et rusée femelle », qui rêva de tant de grandeurs, serait bien marrie de constater le peu d’intérêt, et l’oubli, que suscita sa fin de vie.